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Des ailes et des plumes
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15 mars 2006

Raconte-moi un café

Ma voisine Patti serait ravie si vous lui offriez une tasse de café décaféiné et transparent, aromatisé à la menthe et au chocolat avec un substitut de crème et un substitut de sucre dedans. Après investigation, j’ai constaté que c’est l’idée d’un bon café que se font à peu près tous les gens de mon entourage. Je dois préciser que mon entourage est composé d’américains.

Après cet exemple transatlantique, je vous propose de faire appel à vos souvenirs et à vos sens éveillés par l’arôme du mystérieux breuvage pour raconter une anecdote autour du café.

p.s. : il est conseillé de boire un café pendant que vous faites appel à vos souvenirs ou votre imagination

(voir le rétrolien pour la méthode)

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Commentaires
O
Le chef a toujours raison, le café devait être excellent !<br /> Marmotte éveillée et ordichounette
B
Marmotte, tu es bien éveillée. Le fumet de ton café est délicieux, je le sens à la lecture de ton texte.<br /> bibi
P
Que fait un Français pour se réveiller le matin ? Il boit un café. Je ne suis pas différente de mes compatriotes. J’aime aussi assortir le café de pain beurré ou d’une viennoiserie. Je prends chaque jour mon petit-déjeuner dans une pâtisserie. À la seule pensée du café, je me prépare rapidement pour pouvoir le siroter plus vite.<br /> <br /> À la pâtisserie Jean, je n’ai même plus à commander le breuvage magique qui fait de moi une femme réveillée. On me l’apporte dès que je suis installée à une table et le rituel commence. Je savoure d’abord la richesse de l’arôme de l’Arabica. Puis, j’ajoute un peu de lait et ma tasse est moins fumante. Comme je n’aime pas boire très chaud, cela me permet de goûter ce mélange sans plus attendre. J’entame ensuite le croissant et de temps en temps je trempe un morceau dans le liquide chaud. Une fois la viennoiserie consommée, je bois le restant du contenu de ma tasse d’un seul trait jusqu’à la dernière goutte. Cela constitue un moment divin. Dommage qu’il soit si court. (Je ne veux pas contrarier la Faculté et c’est pourquoi je ne recommande pas un deuxième petit-déjeuner). Me voilà prête à lire le Républicain Lorrain. La journée commence bien. <br /> <br /> Tout est à ma convenance chaque matin, sauf le mardi, jour de fermeture hebdomadaire de mon lieu de prédilection. J’ai des difficultés à trouver un endroit où prendre mon petit-déjeuner de même qualité et dans une ambiance aussi agréable que les autres jours de la semaine, et qui, de plus, ne soit pas très éloigné de mon domicile. <br /> <br /> Ce mardi, j’opte pour un café de la place St Jacques. Je m’y rends, mais il n’y a plus la possibilité de consommer à l’extérieur, vu le temps froid. La terrasse a été démontée. Je suis déçue car c’était ce détail qui avait motivé mon choix. Tant pis, je me rends à l’intérieur de ce bar et aussitôt je suis reçue aimablement par le patron qui me propose de m’installer à une table près de l’entrée. Mon odorat est agressé par une forte odeur de fumée de cigarettes. Eu égard au bon accueil de mon hôte, je ne rebrousse pas chemin.<br /> <br /> Mon petit-déjeuner servi, je passe immédiatement à la phase deux de mon rituel (la richesse de l’arôme dans ce brouillard … !). Je goûte le café au lait et entame un croissant. Là, ma contrariété commence : le café et le lait ont été mélangés par le serveur et, il y a beaucoup trop de lait à ma convenance. Le croissant n’est pas pur beurre et je ne l’apprécie pas autrement. Tant pis ! Je consomme ! Puis, je lis mon journal pour oublier ma déconvenue en me disant que je me suis quand même nourrie. Soudain, je suis apostrophée par un client voisin qui me reproche de conserver trop longtemps le quotidien. « Vous n’êtes pas toute seule ici ! » ajoute-t-il et encore : « Lorsqu’on est bien élevé, on ne garde pas toutes les pages. Dès qu’on a fini d’en lire quelques-unes, on les donne aux autres ». J’ai du mal à réaliser ce qui m’est dit. Mais sitôt fait je me lève pour céder l’essentiel des pages du canard. Je regagne ma table et poursuit ma lecture. <br /> <br /> Un instant plus tard, le même individu lance à la cantonade : « Ça sent une drôle d’odeur ici ! ». Il manifeste son mécontentement en reniflant bruyamment plusieurs fois de suite. Il doit être comme moi et ne pas supporter l’odeur de fumée, pensais-je. Avant de me replonger dans ma lecture, je constate l’oeil goguenard de certains consommateurs. <br /> Je ne suis pas bien dans cet endroit. Ce bistrot est bruyant. L’odeur de fumée est de plus en plus forte. A mon goût, les consommations sont infectes. Par ailleurs, un teigneux m’indispose. Je règle ma consommation. Je me lève et décide de remettre avant de sortir les dernières pages du quotidien au grincheux. Je m’approche de sa table et aussitôt, il braille : « Mais, c’est vous qui puez comme ça ! », « Pardon ? » lui dis-je interloquée. « Oui, c’est vous qui puez la cocotte. Je ne supporte pas ! ». « Moi, ce que je ne supporte pas … » commencé-je à lui répondre quand le patron intervient et me coupe mon élan en fustigeant mon interlocuteur : « Nénesse, ça suffit ! D’abord rend le journal à Madame, c’est le sien. Celui du café est derrière toi. Et si tu ne supportes pas le parfum des dames, change d’auberge ! Tu sais que tu deviens de plus en plus pénible ? Cela ne peut pas continuer comme ça … ». Pendant cette algarade, je quitte la salle. En refermant la porte, j’entends le cafetier me lancer : « Excusez-le, il n’est pas méchant. Seulement, il faut toujours qu’il râle. N’oubliez pas votre journal ! ». « J’en fais cadeau à Nénesse. Au revoir ! » m’entends-je dire. J’avais complètement oublié que le journal que je lisais était ma propriété. C’est dire, oh combien je n’étais pas encore réveillée !<br /> <br /> Je suis sur le trottoir. J’apprécie l’air vif de ce début de saison. Je me sens à présent réveillée. Aussitôt il me vient à l’idée que demain il faudra que je dise au personnel de la pâtisserie Jean, toute la satisfaction que j’ai à prendre mon petit-déjeuner dans leur commerce. <br /> <br /> Printemps tardif
M
Le café est pour moi la boisson matinale par excellence. Je délègue à d’autres estomacs plus téméraires que le mien son mariage avec le lait. Sadiquement je noie un sucre de canne dans mon bol lorsque je le verse bouillant mais très lentement. Je le déguste.<br /> L’odeur du café fait frémir mes narines depuis fort longtemps cela débute comme un conte :<br /> Il y a bien longtemps, en des temps reculés, le café moulu vendu dans son emballage d’argent n’existait pas.<br /> Les grains de café venaient par bateau. Ils étaient enfermés dans de grands sacs de toile de jute. Sur le dessus étaient inscrits des noms de pays à faire voyager les imaginations. C’était écrit en très gros caractères et mon grand-père qui était docker les déchiffrait avec beaucoup de peine. Cela donnait à peu près cela « ké ni a », « bré si le », « co sse ta ri ca ». « C’est où le Brésil ? » demandait-il à son grand-père. Le vieux loup de mer ne se faisait pas prier pour lui raconter avec maints détails son entrée dans la baie de Salvador de Bahia. Ses yeux pétillaient lorsqu’il évoquait le corps couleur pain d’épices des Brésiliennes. <br /> Quelquefois mon grand-père ramenait des grains de café dans un sachet de papier. Un sac de jute s’était malencontreusement ouvert lors du déchargement d’un navire.<br /> Pour toute la famille, c’était jour de fête ; nous les enfants nous nous bousculions pour avoir notre « tour de moulin de café ». Délicatement grand-père versait les grains de café dans le ventre du moulin, refermait le couvercle en acier. Nous tournions l’un après l’autre la manivelle, le moulin bien coincé entre les genoux. Je me souviens du bruit du craquement des grains ; grand-mère tirait doucement le tiroir du moulin à café. Pas un gramme de cette poudre précieuse ne devait s’échapper. Puis c’était ma tante qui prenait le relais, elle versait le café moulu dans le petit filtre de métal qui surplombait la cafetière bleue. Mon autre tante attendait que la bouilloire chante. Sitôt fait, elle s’en saisissait prestement et versait parcimonieusement l’eau frémissante sur le café moulu. Il s’en dégageait un de ces fumets qu’aucun magasin de torréfaction aujourd’hui n’arrive à reproduire.<br /> <br /> Peut-être les narines ont-elles embelli ce fumet, mais peut-être pas, à vous de la deviner.<br /> <br /> Marmotte éveillée
J
J’aime le café. Je le bois fort mais bien dosé et de préférence en compagnie de mes amis car cela me réchauffe le cœur de partager ce nectar tout en partageant leur amitié et parfois aussi quelques biscuits. Je ne le sucre pas en général sauf si il est très fort. <br /> <br /> Le café très fort était malheureusement la spécialité de mon chef lors de la pause café à mon travail. En effet, ce dernier utilisait en général plus de poudre de café que d’eau, ce qui m’a rendue malade plus d’une fois.<br /> <br /> Je reconnais qu’il était sympathique de la part d’un responsable de préparer le café pour son équipe. Bien sûr, nous étions tous impatients de nous réchauffer un peu avant de retourner à notre labeur dans un entrepôt d’archives glacial. Le chef annonçait tout à coup ‘‘Ceux qui ne veulent pas de café, levez la main !’’ C’était toujours la même blague et elle n’était pas drôle. <br /> Pourtant, je souriais en m’avançant vers la table. <br /> <br /> En sentant l’odeur forte et nauséeuse qui avait envahi la pièce, mon enthousiasme me quittait peu à peu. Comme j’entendais le clapotis de l’eau et le fchhhhh de la vapeur qui s’échappait de la cafetière, je me disais que cette fois, ce serait peut-être différent. Puis notre chef faisait le service et je sentais la chaleur se diffuser dans la jolie tasse que j’avais achetée au marché, tandis que je jetais un œil suspicieux à son contenu. Je regardais le liquide sombre et voluptueux qui fumait d’un air triomphant. Je lui ajoutais un morceau de sucre pour l’amadouer.<br /> <br /> J’entendais les rires de mes collègues qui répétaient à peu près les mêmes blagues tous les jours. Je riais avec eux en embrassant avec courage le haut de ma jolie tasse et je sentais la brûlure amère de l’infâme breuvage couler en moi. Je sentais alors mon cœur s’emballer et en quelques secondes, mon estomac douloureux me faisait comprendre que la pause café était terminée.<br /> <br /> Je fuyais vers les toilettes en me promettant, une fois de plus, de ne plus jamais boire le café ‘‘réveille-intestin’’ que préparait mon chef. Le pire, c’est que ce n’était pas une blague de sa part ; il a toujours cru qu’il préparait un excellent café. <br /> <br /> Jardinière d’étoiles
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