Un polar qui donne à réfléchir
Chronique: L'homme de Kaboul de Cédric Bannel, éditions Robert Laffont
Un polar qui donne à réfléchir
La psychologie des personnages est très étudiée, les descriptions des lieux et des us et coutumes qui sont si éloignés des nôtres font voyager le lecteur. Le choc social et culturel, en particulier la pauvreté et le traitement de la femme Afghane, font réfléchir sur les privilèges que nous avons en Europe et aux Etats-Unis. L'intrigue tient le lecteur en haleine jusqu'au bout et il n'est pas possible de deviner qui fait danser les marionettes. En général j'aime les styles d'écriture plus raffinés mais l'intrigue est bien ficelée et l'Afghanistan de L'homme de Kaboul fascine et révolte à la fois. On a envie d'en savoir plus, qui trompe qui, qui commandite quoi, qui est un allié, qui est un ennemi, qui va mourir le dernier, la vérité pourra t elle éclater? Mais aussi des questions d'une toute autre nature : que puis-je faire de concret pour aider les femmes Afghanes qui sont oppressées, broyées, brisées? Comment guérir, en tant que communauté mondiale, de tous les maux infligés à nos frères et soeurs de l'Afghanistan? Cédric Bannel fait plus que servir un polar rhytmé, il nous donne matière à réflexion en tant que membre d'une humanité diversifiée, bonne et mauvaise, tour à tour solidaire, bienveillante, injuste et cruelle.